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Discussion avec Mathieu Stellaire



Crédit photo : Frédérique Dubé-Hébert
Crédit photo : Frédérique Dubé-Hébert

Le Sonar : Tu as exploré l'ambient avec tes EPs de pedal steel, puis tu as navigué vers un son plus alternatif dans ton dernier album de chansons. Celui que tu travailles actuellement en studio, il nous amène dans quelle direction ?


Mathieu Stellaire : Je trouve toujours difficile de mettre un style sur la musique que je crée. Je puise mes inspirations dans tellement de styles qui semblent souvent opposés, que je m’y perds assez vite. Je dirais néanmoins que le projet sur lequel je travaille actuellement est bien inspiré du mouvement trip-hop de fin 90s/début 00s. Le mouvement très cyclique des chansons qui n’ont, pour la plupart, pas de structure conventionnelle Couplet/Refrain. Les textures instrumentales sont donc très importantes pour créer un mouvement dans l’oreille qui permet plus souvent qu’autrement à se perdre dans sa tête. La grosse différence pour moi avec cet album est que je me suis entouré en studio de mes collègues musiciens des dernières années: Bastien Banville, Philippe Boucher et William Guay. Ensemble nous avons fignolé mes idées de chansons en visitant toutes les avenues possible et le résultat est vraiment satisfaisant.


LS : Quelles sont tes inspirations derrière ce nouveau projet ?


MS : Les textes reposent beaucoup sur les petits et grands deuils. Ça parle de perte et d’espace, de chutes et de proximité. Ça parle de mélancolie, d’amour et de petites tragédies intérieures. La majorité des chansons ont été écrites en Gaspésie en décembre dernier sur une période de 5 jours. C’est la même résidence de création, très courte mais intense, que j’avais réalisée en 2018 pour mon premier album Marche Nocturne.J’imagine qu’il y a quelque chose là-bas qui allume quelque chose en moi et me vide d’un coup. J’ai beaucoup écouté cette année l’album éponyme d’Unessentials Oils, projet montréalais du chanteur de Plants and Animals. Il a réussi selon moi un tour de force d’album contemplatif, rythmé et cyclique. Je me confesse, c'est probablement l’album qui m’a donné le plus gros coup de pied au derrière pour faire ma musique cette année.


LS : Qu’est-ce qui motive ton retour à la création après plus de 5 ans sans nouvelle musique? 


MS : Je n'ai pas sorti de nouvelle musique, mais je n’ai pas arrêté d’écrire. On remarquait en studio qu’il y a certainement un Ep perdu dans les 6 ans qui me sépare de Marche Nocturne. Plusieurs chansons ont été jouées en spectacles, mais n’ont jamais eu le luxe d’avoir un enregistrement. Peut-être que je les sortirai sous une forme quelconque un jour. Y’avait de belles affaires là-dedans! Mes dernières années ont été dédiées à accompagner d’autres artistes tels que Collation, Loïc Lafrance et Kourage. J’ai également fait mes mains en réalisation studio et sonorisation. J’ai pas chômé! J’estime que c'était maintenant mon tour de passer au studio.


LS : Ta carrière musicale s’étend sur plusieurs années malgré ton jeune âge. De quel aspect es-tu le plus fière?


MS : Je suis fier de parcourir le Québec avec des projets musicaux que j’adore et avec des humains que j’aime profondément. Il n’y a rien comme avoir hâte de monter sur scène et performer. Je suis fier aussi d’arriver à vivre de la musique. Mon emploi principal est comme sonorisateur dans une salle de la région. Je considère que c’est en lien avec ma passion qu’est la musique. Je suis en spectacle sur scène ou derrière la scène 200 jours par années. Le jeune musicien que j’étais n’y croirait pas.


LS : Quels sont tes projets pour l’avenir de ta carrière en musique ?


MS : Me concentrer sur l’enregistrement studio et pousser en ce sens. C’est vraiment un milieu créatif et plein de surprises. Il y a des moments uniques qui se vivent qu’en studio. Je veux pousser mon album au maximum aussi et y mettre toutes mes chances en promotion et en diffusion.


LS : Merci Mathieu pour ton temps et pour nous avoir ouvert les portes de l’univers de ton prochain album. Pour finir, quand pourrons-nous entendre le premier morceau?


MS : Probablement qu’une première toune sortira au printemps 2025. 

 







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